Ma très chère amie Joséfa, voilà déjà 8 ans que tu nous a quittés. Tous les jours me rappellent ta présence, soit parce que je prends le chemin qui passait devant chez toi avant ton déménagement pour le Var, soit parce qu’un évènement ou une parole fait évoquer ton image. Le mois dernier tu aurais eu 68 ans…..
Tu as toi aussi fait partie de mes plus beaux jours. Dès l’instant où nous nous sommes rencontrées grâce à Thomas et ta nièce nous avons sympathisé. Nos enfants étaient du même âge, nos rencontres sur la plage de Port Saint-Louis du Rhône à l’époque où nous pouvions encore camper « à la sauvage » c’était un havre de bonheur simple. Nous étions jeunes, belles, pleine de vie et de rires, l’avenir nous appartenait. Nos objectifs professionnels étaient dans le même créneau, nous avions cette grande complicité qu’on ne retrouve que dans une solide amitié.
Il y a un an et demi, mon amie Marie-France, ma compagne de misère avant de te connaitre, t’a rejointe, dans cette inconnue qu’est la mort. Cette amie aussi était une sœur, une confidente ; ça n’arrive pas souvent dans l’existence cette fusion des esprits qui ignore le sexe.
Tu lui avais permis d’avoir un CE grâce à tes connaissances avec qui elle avait des contacts commerciaux pour la vente de ses produits fermiers.
Cette année en avril, un peu plus d’un an après son départ, c’est mon grand ami, son mari, qui n’a pas voulu vous laisser seules.
Ce départ là fut un vrai choc ! Pourquoi un gaillard apparemment en pleine santé, sain dans son corps, ni il fumait, ni il buvait, ni il faisait la fête outrageusement, a t’il été emporté par ce fléau qui vous a détruites, dont on peut à peine prononcer le nom tellement il fait des ravages.
Vous étiez tous les trois mes amis, proches même dans l’éloignement et vous me laissez dans le désarroi, le chagrin égoïste parce que je ne vous reverrai plus sur cette terre. Au-delà, ?je ne sais ! Malgré mon éducation chrétienne j’ai bien de la peine à croire qu’un être supérieur supervise nos vies en décidant de qui doit vivre ou mourir, de qui doit souffrir ou faire souffrir. J’ai une plaie béante que j’ai du mal à refermer. Peut-être en sera-ce ainsi jusqu’à ce que je vienne à mon tour vous tenir compagnie.
Daniela.