Je suis debout près de la fenêtre, regardant et écoutant sur les toits les mouettes qui caquettent et se promènent, attendant je ne sais quoi. Un peu plus loin j’aperçois le pont de chemin de fer, en direction de Fos-sur-Mer.
Je suis dans un hôpital…. depuis la fin du mois de novembre, je cours de tous côtés pour accompagner la chair de la chair de ma chair d’analyses en radios, de radios en scanner. En décembre, ce fut le parcours du combattant, je ne porterai pas de jugement sur le personnel hospitalier qui nous a toujours reçues avec amabilité, et dirigées à travers les incohérences de notre bureaucratie.
Je ne détaillerai pas non plus à quel moment nous avons eu à faire à un chirurgien suffisant et vaniteux qui a fait sortir la petite de l’hôpital alors qu’elle était infectée, sans même regarder son dossier, qui nous a fait traverser Marseille aux aurores pour lui faire subir un examen qui a été repoussé car il mettait sa vie en danger, alors qu’il suffisait à ce moment là, de pratiquer la pose d’une sonde interne pour lui éviter les jours de martyrs qui ont suivi !
Nous les "patientes" ce nom n’aura jamais été aussi bien porté, avons été baladées d’un coin à un autre, ambulance en tête ! je ne détaillerai pas les hospitalisations d’urgence, à la veille des fêtes de Noël, pour finalement revenir au point de départ et recevoir enfin, cette sonde, inévitable pour endiguer l’infection.
Cette infection a été provoquée par un petit calcul, petit, mais suffisamment gros pour ne pas arriver à la vessie et donc boucher le canal de l’urètre.
Aujourd’hui c’est fait, il a été enlevé, et une nouvelle sonde re-posée ! tout irait bien, s’il n’y avait pas en amont, dans le rein, un autre cailloux, d’un peu plus d’un centimètre et demi qu’il va falloir faire exploser. Je devrais être soulagée, me dire que le pire est passé, mais pas du tout ! le chirurgien n’est pas certain que cette pratique donne le résultat que nous serions en droit d’attendre, car semble t’il, les morceaux seraient trop gros et ne pourraient pas s’évacuer et donc, il faut envisager le pire, l’intervention au bistouri. A l’idée que ma petite se fasse ouvrir et charcuter, je vous le dis, mon coeur se déchire ! Tous les arguments, tous les conseils et toutes les bonnes paroles ne me rassurent pas, c’est elle qui va subir, et non pas moi ! Je suis à l’envers, tous sens dessus dessous, mais il va falloir avant d’aller la récupérer, me recomposer l’image bien sage de celle qui dit que tout va bien, que tout ira bien, qu’il faut avoir confiance, en un mot, de celle en qui on a confiance, c’est de mon soutien qu’elle a besoin, pas de mes larmes ni de mes jérémiades. Alors, pendant quelques instants, c’est à vous que j’aurai confié mes tourments.
Daniela.