De bon matin mardi 18 septembre, après un petit déjeuner copieux, nous voilà partis sur les routes du Sud-Ouest.
Nous quittons l’autoroute après Montpellier afin de traverser la Montagne Noire. La météo nous avait indiqué du mauvais temps pour notre départ, avec pluies et orages. Quelques nuages sombres menaçaient au loin, mais à part quelques gouttes de pluie en entrant sur le territoire Cathare, nous avons eu soleil tout le long de notre route.
Nous avons continué nos chemins de traverse pour stopper à Lavaur, capitale du Pays Cocagne. Cette ville fut promue au rang de siège épiscopal en 1317. Elle occupe la pointe nord-ouest d’un vaste évêché qui comprend le sud de l’actuel département du Tarn, entre l’Agout et la Montagne Noire. J’avais découvert cette petite ville du Tarn où j’avais assisté à un spectacle, aux débuts d’Enrico Massias sur notre territoire.
Nous n’avons pas fait de tourisme car notre emploi du temps était calculé, mais nous avons tout de même pris le temps de nous restaurer en testant les plats raffinés de cette belle région, où le foie gras tient la place d’honneur.
La première étape sera une prise de contact chez des amis à moi de toujours (ou presque) où mon compagnon m’a laissée pour continuer sa route vers son pays de Béarn où il avait à régler quelques affaires familiales. J’en ai profité pour bavarder avec mon amie Marie-France de toutes les choses dont nous ne parlons pas forcément au téléphone, pris des nouvelles d’amis communs, de sa famille et bien entendu des petits potins pour alimenter notre bonne humeur.
Le mercredi soir, au retour de mon compagnon, après l’avoir rassasié, nous avons regagné un gîte où nous avons passé la nuit. Le jeudi matin, après notre petit déjeuner, nous avons repris le chemin des écoliers, cap sur les souvenirs ; je lui ai fait découvrir la bâtisse où j’avais passé une nuit de terreur, vendue depuis. Nous avons été accueillis par les nouveaux propriétaires avec lesquels j’ai gardé de bonnes relations amicales et qui nous ont fait apprécier les transformations opérées dans la maison.
Notre première étape était prévue à Lisle sur Tarn pour alimenter la cave à vins.
Nous avons continué, toujours par les routes de découverte, jusqu’à cette petite ville sympathique, bastide du XIII ème siècle, située au cœur du vignoble de Gaillac et qui jouit d’une situation privilégiée à mi chemin entre Toulouse et Albi.
Elle possède une place aux arcades, unique dans le grand sud-ouest, un paysage organisé entre forêt, plaine et coteaux viticoles, ce qui fait de Lisle-sur-Tarn, une bastide séduisante et accueillante. Nous nous y sommes ravitaillés de quelques bouteilles d’un nectar du pays provenant de la cave d’un producteur viticole régional, j’en ai profité pour faire quelques photos.
Ci-après :
Une maison à voliges au-dessus des arcades commerçantes,
Ci-après :
La boutique des Ets BOYALS Et Fils Domaine de Mazou.
Nous avons poursuivi jusqu’à Albi, qui, comme Toulouse est appelée ville rose Albi est surnommée la ville rouge du fait de la couleur des briques de sa cathédrale et de son centre ancien. Véritable ville du sud, Albi est connue et reconnue pour la couleur de ses briques, ses merveilles architecturales et la douceur de la vie. Nous avons bien évidemment profité de l’occasion pour visiter sa merveilleuse cathédrale Sainte-Cécile, qui offre un stupéfiant contraste entre la rigueur extérieure de son architecture défensive et la richesse intérieure d’une somptueuse décoration.
Cette cathédrale forteresse est un chef d’œuvre du gothique méridional. Il s’agit d’un véritable château qui devint une arme dissuasive dans le système défensif de la ville, témoignage de foi chrétienne après l’hérésie cathare.
La cathédrale d’Albi se nommait auparavant cathédrale Sainte Croix, mais aux termes du voyage d’un noble tarnais en terre romaine au XIII ème siècle et de son retour chargé de relique, la cathédrale d’Albi devint cathédrale Sainte-Cécile, digne patronne de la musique qui ne veille sur Albi que depuis ce temps.
Martyre à Rome vers 232, son culte est ancien mais semble aussi légendaire que populaire. Sous le règne du Pape Urbain, Sainte Cécile aurait été mariée malgré elle à Valérien, qu’elle convertit le jour de ses noces. Disciples chrétiens à une époque où affirmer cette croyance était puni de mort, Cécile, Valérien, et son frère, furent condamnés à être décapités. Frappée de trois coups de hache par le bourreau, Cécile fut laissée pour morte. Elle agonisa trois jours, durant lesquels elle ne cessa de chanter les louanges de son Seigneur. Les musiciens en firent de ce fait leur sainte patronne.
Nous avons ensuite fait notre pause « repas » au restaurant « Le Lautrec » avant de repartir pour notre visite du musée du même nom, grâce lui étant rendue puisque Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901), est natif d’Albi. C’était un peintre, un lithographe et illustrateur français postimpressionniste, qui a documenté la vie nocturne de Bohème de la fin du 19me siècle Paris. Il est bien connu pour ses peintures des prostituées et des courtisanes. Pendant le 19ème siècle il était très difficile de ne pas avoir un regard sur des femmes de réputation malade. Entrée au musée par le portail.
Ci-dessous : 1/ L’entrée du musée Toulouse-Lautrec
2/ la cour du dit musée.
2/
Presque chaque homme était coupable d’employer leurs services à un moment ou un autre. Lautrec est peut-être l’exemple d’un homme qui pouvait rester dans le pénombre de cette vie et mettre simplement en avant, dans ses peintures, ce qui était là. Ci-après une affiche du Moulin Rouge.
Henri De Toulouse-Lautrec, fard à joues de Moulin – La Goulue, 1891
Nos visites terminées, les jambes un peu fatiguées, nous avons rejoint en fin d’après-midi, notre lieu d’hébergement chez ma nièce Sophie, pas très loin dans un petit village nommé "Labruguières", instants familiaux et conviviaux, puis vendredi après-midi, reprise de la route par la Montagne Noire.
De nouveau nous avons fait une halte chez un viticulteur à Saint-Chinian, ou plus exactement dans un endroit perdu dans les causses appelé Le Priou. Pour y arriver, soit vous connaissez déjà, soit, vous vous êtes perdu. Nous, nous avons suivi les indications et balisages de la route et nous sommes arrivés au Domaine des Pradels. C’est une authentique cave de vinification et d’élevage où nous avons rencontré un couple de passionnés qui nous a fait déguster quelques crus. Je me suis permis, puisque je n’étais que passagère, d’avaler quelques gorgées quand mon compagnon les recrachait……! je n’ai quand même pas dépassé la dose prescrite, je me suis contentée de quelques gorgées, et je peux vous dire que j’ai apprécié.
Vendanges en cours
On peut voir le vin dans le pressoir :
Après avoir acheté quelques bouteilles, nous avons repris la route vers la Provence.
Ces quelques jours ont été source de bonheurs divers, une étape pour aller plus loin.
Daniela.